Le 02/05/96
A la une de magnet

L'abbé Pierre exclu de la Licra
Malgré les récents communiqués de l'abbé Pierre, la Licra a décidé hier de l'exclure de son comité d'honneur. Bien qu'il ait plusieurs fois affirmé être contre l'antisémitisme et le révisionnisme, le fondateur d'Emmaüs n'a jamais renoncé à soutenir Roger Garaudy, mis en examen pour "contestation de crimes contre l'humanité". Mardi, l'Abbé Pierre a envoyé un communiqué à l'AFP où, pour la première fois, il renonçait à demander un débat d'historiens sur le génocide juif. Selon lui, Garaudy est prêt à reconnaître ses erreurs, à condition toutefois qu'on les lui prouve. C'est cet acharnement à soutenir Roger Garaudy qui aura finalement motivé la décision de la Licra.
Le Pen s'improvise défenseur des travailleurs
Devant quelques milliers de ses militants, Jean-Marie le Pen s'est exprimé, place de l'Opéra, à l'occasion de la fête de Jeanne d'Arc. Cette année, il a multiplié les oeillades en direction des salariés. Les syndicats eux-mêmes ont été portés aux nues. Le leader du FN ayant "salué la longue lutte des travailleurs et des syndicats pour plus de justice, plus de sécurité et plus de liberté dans le travail". En revanche, Jean-Marie Le Pen s'en est pris vivement à la classe politique, à Maastricht, et bien sûr à "l'immigration massive" qui, selon ses prédictions, entraînera rien de moins qu'une "guerre civile". Le défilé s'est déroulé sans heurts. Mais à quelques centaines de mètres, 400 personnes environ rendaient hommage à Brahim Bourram, noyé dans la Seine par des skinheads, le 1er mai 1995.
1er mai : divorce syndical
De l'union syndicale du mois de décembre, que reste-t-il ? Des souvenirs, apparemment. Car à Paris, c'est séparément que CGT, CFDT et FO ont célebré le jour du Travail. Il n'y a qu'en province qu'un semblant de solidarité syndicale s'est créé. A travers la France, quelques dizaines de milliers de personnes ont défilé sous des banderoles unitaires. Mais l'unité de ton, elle, a été respectée. Tous les leaders ont évoqué le mécontentement des Français, Louis Viannet, secrétaire général de la CGT, a même appelé à une "nouveau mouvement social".
Delarue gagne le premier round

C'est au journal de 20 heures que se joue depuis quelques jours la bataille Delarue-Elkabbach. Dimanche, la chaîne avait fait lire un communiqué concernant les différents financiers qui l'opposent à l'animateur. Jean-Luc Delarue a contre-attaqué en justice et a obtenu satisfaction. Mardi soir, un nouveau communiqué a été lu par Daniel Bilalian, rectifiant le précédent. Le tribunal, en effet, le considérait comme "incomplet et susceptible de créer la confusion chez les téléspectateurs". Les deux parties se retrouveront le 14 mai, au tribunal de commerce. Et prochainement sur France 2 ?
Bordeaux : retour gagnant obligatoire

Les Girondins font monter la pression pour le match retour de la coupe de l'UEFA, le 15 mai prochain. Hier soir, en effet, ils se sont inclinés 2 à 0 face au Bayern de Munich. Avec deux points de retard, ils devront marquer au moins 3 buts à 0 lors de la prochaine rencontre. Rien d'impossible, cependant, pour l'équipe qui avait déjà réalisé cet exploit en quart de finale contre les redoutables milanais. Jean-Pierre Papin, lui, regardera le match depuis le banc de touche du Bayern : un carton jaune le prive de match retour. Conséquence ? L'ancienne coqueluche des Marseillais annonce qu'il prendra sa retraite sportive dans deux ans.
La cour d'assises bientôt réformée ?

Le Haut Comité consultatif sur la cour d'assises, présidé par le député UDF-PR Jean-François Deniau, propose au Garde des Sceaux de réformer cette instance judiciaire. Plusieurs idées sont contenues dans le rapport du Comité. La plus importante concerne la possibilité de se pourvoir en appel. Accusé, partie civile ou ministère public, pourraient ainsi faire appel d'une décision de la cour d'assises, où sont jugés les crimes. Le jury serait maintenu en deuxième instance, et modifié en première. Ainsi, lors du premier procès, il serait composé de trois juges et de cinq jurés. En appel, trois juges et neuf jurés rendraient leur verdict. Et contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, le jury pourrait avoir à motiver son jugement, par d'autres explications que son "intime conviction". Une réforme, pour l'instant à l'état de simples propositions, mais Jacques Toubon a déjà noté avec satisfaction un "grand progrès" dans la réflexion.
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